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"Jamais sans Marwa": un dilemme éthique devant le Conseil d'Etat

Lu sur le site de Famille Chrétienne:



La plus haute juridiction française doit se prononcer sur le maintien en vie de Marwa, 16 mois, atteinte de lésions graves depuis un virus foudroyant.

L’hôpital de Marseille parle d’une « obstination déraisonnable », les parents en appellent à sa « chance de survie ».

« C’est une affaire qui soulève beaucoup de questions. Est-ce que le “droit à la vie” qui doit primer ? Quel est le sens de la poursuite de la vie quand elle n’est que douleur ? Une procédure collégiale peut-elle s’opposer aux parents ? », questionne le Pr Régis Aubry, chef du service de soins palliatifs du CHRU de Besançon et président de l’Observatoire national de la fin de vie.

Marwa en effet suscite, malgré elle, les discussions. Ce bébé de 16 mois est depuis novembre 2016 à l’hôpital. Celui de Nice où elle est arrivée à la suite d’un virus foudroyant, puis celui de La Timone, à Marseille où elle a été transférée comme au meilleur de la région. C’est pourtant là que le 4 novembre, les médecins prennent la décision de l’arrêt des soins et de l’appareil respiratoire nécessaire à Marwa. Ses parents, Anissa et Mohamed Bouchenafa, font alors opposition et en appellent à la justice. Le 8 février, le tribunal administratif de Marseille décide de la poursuite des soins de Marwa, après que les experts aient vu la situation médicale de Marwa et refusé de trancher le « dilemme éthique » qu’elle représentait. L’hôpital a fait opposition et appelé le Conseil d’État à se prononcer, comme il l’avait fait pour l’affaire Vincent Lambert en 2014. La haute juridiction a examiné le cas de Marwa le 2 mars à huis clos et se prononcera en début de semaine prochaine.


Quelle est la situation de santé de Marwa ?

Les experts mandatés par le tribunal ont relevé que la petite fille était « consciente », mais souffrait « d’une atteinte neurologique sévère et irréversible » avec un « déficit moteur majeur » et « irréversible ». Mais la situation de Marwa est évolutive, comme le soulignent ses parents dans les nombreuses vidéos postées sur la page Facebook de soutien. « Son cœur bat de nouveau, elle s’est remise à bouger alors qu’elle était totalement inerte et elle réagit au son de ma voix », assurait son père en novembre. Aujourd’hui, Marwa est alimentée par une sonde et aidée par un appareil respiratoire.

Dans la pétition qui a récolté plus de 240 000 signatures, son père proteste : « les médecins pensent qu’elle n’arrivera jamais à respirer seule et estiment que c’est une raison suffisante pour la débrancher sous une semaine. »

La justice peine à se prononcer au vu de « l’avis des parents, qui revêt une importance toute particulière », selon les mots de la décision du Tribunal administratif de novembre. Ces derniers ont en effet reçu le soutien d’artistes et de manifestants.


C’est un bras de fer entre « l’obstination déraisonnable » invoquée par les médecins et « la chance de survie » que demandent ses parents. Jeudi 2 mars, Anissa, mère de Marwa, s’exprimait sur France Info : « Marwa n’est pas un animal malade qu’on va achever. Marwa est complètement consciente. Elle est prisonnière de son corps. Elle est handicapée, et les handicapés ont le droit de vivre. »

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